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3 erreurs à éviter pour réussir la propreté de votre chiot

Par Dorothée Pâris Pasturel • 2 décembre 2021

En terme d’apprentissage de la propreté de nos pitous, nous avons tendance à écouter un peu tout ce que nous entendons sur le web et dans notre entourage. Cependant, nous pouvons ainsi, et sans le vouloir, empirer les choses et freiner l’apprentissage d’un chiot. Il est donc important de bien connaître la base du comportement canin et de se munir de bons conseils mettant en avant le bien-être de l’animal. Voici 3 erreurs à éviter si on souhaite réussir la propreté de son chiot :

1. Laisser son chiot seul toute la journée en cage, sans entraînement et sans période d’adaptation.

La première raison étant que votre nouveau chiot peut physiquement se retenir environ le nombre d’heures de son âge équivalent en mois. Donc un chiot de 2 mois peut se retenir 2 heures. Cela dit, un chiot de 2 mois ne devrait vraiment pas se retenir plus de 2 heures. Vous pouvez utiliser le principe d’heures et de mois comme guide pour vous aider à mieux juger la fréquence des sorties de votre chiot et diminuer le nombre d’accidents dans la maison.

Ce guide pour la rétention physique d’un chiot peut être appliqué jusqu’à environ 6 à 8 mois. Cependant, il faut aussi prendre en considération que chaque chiot est différent et la vitesse à laquelle votre chiot se développe peut varier beaucoup selon sa taille, sa race et sa croissance individuelle.

N’oubliez pas, que, non seulement votre chiot ignore l’existence des « bons » et des « mauvais » endroits pour faire ses besoins, mais aussi que sa capacité à se retenir physiquement n’est pas très bonne (et c’est normal !). Un chiot est immature au niveau de son comportement mais c’est également vrai pour son corps !

Une autre raison d’éviter ce scénario, c’est que ça pourrait déclencher plusieurs problèmes de comportements. En d’autres termes, forcer un jeune chiot à être seul pendant plusieurs heures dans un petit espace, alors qu’il vient d’être séparé de sa famille, sans avoir la possibilité de se soulager sans se souiller, peut causer des problèmes de comportement… Cela peut être difficile à vivre pour un chiot et causer des traumatismes.

Les problèmes fréquents chez les chiots laissés seuls pour de longues durées, sans période d’adaptation et sans entraînement à la cage sont les suivants :

  • L’anxiété de séparation (le chiot ne supporte pas la solitude ; il jappe, hurle, détruit et fait des crises d’angoisse pendant qu’il est seul).
  • Aversion à la cage (le chiot n’aime plus du tout sa cage, refuse d’y rentrer, fuit, brise la cage et parfois se blesse dans sa cage).
  • Difficulté à se poser et à bien se concentrer hors de sa cage ; demandes d’attention intenses (mordillements et sauts excessifs).
  • Malpropreté en cage (le chiot s’habitue à faire ses besoins dans sa cage).

Les solutions alternatives :

Finalement, il y a plusieurs solutions possibles pour aider un jeune chiot avec la propreté, sans pour autant le laisser de longues heures en cage pour le début de son apprentissage :

  • Demander de l’aide à un voisin ou un membre de la famille pour venir sortir le chiot lorsque vous êtes absent.
  • Contacter un service de gardiennage à domicile professionnel pour sortir votre chiot lorsque vous êtes absent.
  • Dans le cas où votre emploi vous le permet, demandez à votre employeur si vous pouvez faire du télétravail durant les premières semaines avec votre chiot pour faciliter la tâche.
  • Dans la mesure du possible, prévoyez vos vacances en même temps où vous allez adopter votre chiot pour pouvoir lui consacrer plus de temps.
  • Utilisez une barrière de bébé ou un enclos pour que le chiot ne soit pas complètement confiné, mais sans qu’il ait accès à la maison au complet.
  • La cage peut être un excellent outil pour pleins de raisons! Il faut juste que la cage soit intégrée progressivement et sans force pour pouvoir l’utiliser de manière saine pour le chiot. Voici un article sur l’entraînement à la cage par Stéphane Ficet, un intervenant en comportement canin de chez De La Main à La Patte.

 

 

2. Rationner ou limiter la quantité d’eau offerte au chiot.

Limiter l’accès à l’eau à un chiot est malheureusement un conseil qu’on entend encore circuler lorsqu’il s’agit d’astuces pour l’apprentissage de la propreté. C’est une solution qui semble logique, mais au final, ce n’est pas du tout une bonne stratégie! Voici pourquoi je ne le conseille jamais…

Offrir de l’eau seulement en quantité limitée peut sérieusement nuire à la santé de votre chiot! Un jeune chiot qui n’a pas accès libre à l’eau peut facilement devenir déshydraté et amorphe, ce qui peut mener à diverses complications au niveau de sa santé. Il ne faut pas oublier qu’un chiot, c’est un « bébé » chien. Ça reste quand même fragile et sensible.

Également, cela peut développer chez lui une obsession envers l’eau. Lorsque le chiot qui est privé d’eau se fait présenter de l’eau ou s’il trouve une source d’eau par lui-même, il va littéralement se gaver et se remplir. Ceci peut entraîner des conséquences aussi banales que vomir son eau, mais peut aller jusqu’à une hospitalisation d’urgence pour « surhydratation » (son corps est noyé par une quantité trop importante d’eau et ingérée trop rapidement).

Les solutions alternatives :

  • Surveiller davantage le chiot pour pouvoir le sortir faire pipi juste après qu’il ait bu.
  • Déplacer le bol dans un endroit où on peut facilement le voir ou l’entendre boire.
  • Après que le chiot ait bu, sortez-le 10-15 minutes plus tard car l’envie de tardera pas!
  • Le seul moment où il est acceptable de restreindre l’eau serait durant la nuit lorsque le chiot est installé pour dormir.

 

3. Chicaner le chiot s’il s’échappe et que vous « le pognez sur le coup ».

Il y a quelques années, c’était accepté et même recommandé de punir un chiot qui s’échappait dans la maison. Depuis, les temps ont changé et ce n’est plus conseillé de punir le chiot lorsqu’il s’échappe et ce, même si on le « pogne sur le coup ».

Punir le chiot peut avoir l’effet inverse souhaité et peut ralentir l’apprentissage de la propreté. La plupart du temps, punir le chiot fait que ce dernier ne veut plus faire ses besoins devant ses humains. En gros, on se retrouve avec un chiot qui se cache pour faire ses besoins dans la maison et qui refuse de faire ses besoins dehors dans la cour lorsque vous êtes là avec lui à attendre…. Pas très constructif hein ?

Les solutions alternatives : 

  • Sortir votre chiot plus fréquemment pour lui permettre de faire ses besoins.
  • Garder un journal avec les heures durant lesquelles votre chiot a tendance à faire ses besoins pour avoir une meilleure idée de son « horaire » de besoin!
  • Ne pas laisser votre chiot sans surveillance.
  • Prendre conscience des signes que donne votre chiot avant de faire ses besoins (chigne, tourne en rond, vient vous voir…).
  • Récompenser votre chiot lorsqu’il fait ses besoins à la bonne place.
  • Bien nettoyer les accidents avec un nettoyant sans ammoniac.
  • Interrompre le chiot doucement lorsqu’il commence à s’installer pour faire ses besoins à la mauvaise place et l’apporter à la bonne place pour terminer son besoin.

 

En conclusion, rappelez-vous d’une chose : l’apprentissage de la propreté peut prendre du temps. Elle demande patience et calme. Oui cela peut être frustrant de devoir nettoyer le tapis une fois sur deux mais soyez sûr qu’en respectant les besoins et les limites de votre chiot, qu’en étant constant et patient, vous mettez toutes les chances de votre côté.

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Article rédigé par Émilie Malin, intervenante en comportement chez Proanima.

 

 

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